Le voyage en avion peut être une expérience très différente selon la classe dans laquelle on voyage. Cette réalité n’a jamais été aussi frappante que lors d’un récent voyage de New York à l’Île Maurice via Dubaï avec Emirates. Ce périple offre un contraste saisissant entre le luxe ultime de la première classe et le confort plus modeste de la classe économique.
La Première Classe : New York – Dubaï
L’aventure commence à l’aéroport JFK de New York. Bien que le service de chauffeur ne soit plus disponible pour les billets réservés avec des miles, l’expérience premium commence dès l’enregistrement. Une file dédiée aux passagers de première classe assure un processus rapide et efficace.
Le salon Emirates à JFK, bien que pas particulièrement mémorable, offre un répit bienvenu de l’agitation du terminal. Un verre de champagne Veuve Clicquot et une assiette légère permettent de patienter avant l’embarquement. Malheureusement, l’embarquement direct depuis le salon n’était pas disponible ce jour-là, une petite déception rapidement oubliée face à l’excitation de 12 heures de vol en première classe.
La Cabine et le Siège
L’Airbus A380 d’Emirates offre une expérience de première classe exceptionnelle. La cabine, située à l’avant du pont supérieur, comprend 14 suites disposées en configuration 1-2-1. L’intimité est le maître-mot ici : on se croirait presque dans un jet privé.
La suite 1A, choisie pour ce vol, offre deux grandes fenêtres et un espace généreux. Le siège, d’une largeur de 23 pouces et d’un pas de 86 pouces, se transforme en un lit confortable de 78 pouces de long. Le matelas et l’oreiller fournis assurent un confort optimal pour le sommeil.
L’un des atouts majeurs de cette suite est sa porte coulissante, offrant une intimité totale. Une fois fermée, il est presque impossible de voir l’occupant de l’extérieur. Le plafond étoilé, qui s’illumine une fois les lumières de la cabine tamisées, ajoute une touche magique à l’expérience.
Les Équipements et le Divertissement
La suite regorge d’équipements dignes d’un palace volant. Un minibar personnel (non réfrigéré) contient une sélection de boissons. Des produits de soin Byredo sont à disposition dans un petit vanity. Pour les amateurs d’écriture, un tiroir coulissant révèle un carnet en cuir et un stylo de qualité.
Le système de divertissement en vol est impressionnant, avec un écran de 32 pouces, une tablette séparée et un appareil portable supplémentaire. La connexion Wi-Fi s’est avérée fiable pour vérifier les emails et les médias sociaux.
Les passagers de première classe reçoivent un kit de toilette Bulgari contenant les essentiels pour le vol, ainsi qu’un pyjama “hydra-active” exclusif et des pantoufles. Ces articles sont d’une telle qualité qu’ils méritent d’être conservés pour de futurs voyages.
L’A380 d’Emirates est célèbre pour son bar à l’arrière de la cabine supérieure, un espace convivial où les passagers peuvent se détendre et socialiser. Mais l’élément le plus extraordinaire est sans doute la douche à bord. Les passagers de première classe ont accès à l’une des deux douches de l’avion, une expérience surréaliste à 39 000 pieds d’altitude.
La Gastronomie et les Boissons
La gastronomie en première classe d’Emirates est une expérience culinaire de haut vol. Le repas commence par des canapés, suivis d’une soupe crémeuse aux épinards. Le plat principal, un carré d’agneau grillé servi avec un jus au romarin, une ratatouille et un chutney à la menthe, était savoureux bien que légèrement sec. Le dessert, un fondant au chocolat chaud accompagné d’une sauce au caramel salé et de guimauves torréfiées, s’accordait parfaitement avec le champagne Dom Pérignon servi à bord.
Le petit-déjeuner, servi peu avant l’atterrissage, consistait en un délicieux pain perdu accompagné d’une compote de fraises fraîches. La qualité de la vaisselle et des couverts en métal contribue à l’expérience gastronomique premium.
Le Service
Le service en première classe d’Emirates est exceptionnel. Les membres d’équipage sont attentifs, réactifs et visiblement passionnés par leur travail. Ils sont toujours disponibles en quelques secondes lorsqu’on les appelle et prennent le temps de discuter avec les passagers, créant une atmosphère chaleureuse et personnalisée.
L’Escale à Dubaï
Après ce vol de rêve, l’arrivée à Dubaï marque le début d’une transition vers une expérience plus ordinaire. Le terminal de l’aéroport de Dubaï est animé et parfois chaotique. La vérification des documents pour le vol vers l’Île Maurice s’est avérée longue et frustrante, avec un seul agent disponible pour une file d’attente croissante.
Pour profiter de l’escale de sept heures, une visite aux salons d’Emirates s’imposait. Le salon de première classe, bien qu’élégant, ne justifie pas vraiment son prix d’accès de 300 dollars pour les passagers ne voyageant pas en première classe. Le bar à sushis frais est un point fort, mais dans l’ensemble, le salon de classe affaires offre une meilleure valeur.
Un moment mémorable de l’escale a été la visite du bar à champagne Moët & Chandon dans le salon de classe affaires, offrant des dégustations gratuites de quatre types de champagne.
La Classe Économique : Dubaï – Île Maurice
Le contraste est saisissant lors de l’embarquement pour le vol de nuit vers l’Île Maurice. L’A380 d’Emirates dispose de 429 sièges en classe économique sur tout le pont inférieur, configurés en 3-4-3.
Le Siège et la Cabine
Les sièges de 18 pouces de large offrent un pas de 32 pouces, ce qui est standard pour la classe économique long-courrier. Bien que l’espace soit généreux, le siège près du hublot présente un large espace entre le siège et le fuselage, ce qui peut rendre le sommeil inconfortable.
La tablette repliable est suffisante pour manger mais trop petite pour travailler confortablement. L’espace de rangement en hauteur est ample, permettant un embarquement fluide.
Les Équipements et le Divertissement
Le système de divertissement en vol d’Emirates, ICE, est excellent même en classe économique. L’écran de 13,3 pouces est clair et réactif. Chaque siège est équipé d’une prise USB pour charger les appareils (bien que le chargement soit lent) et d’une prise pour casque.
Les passagers reçoivent un casque, une couverture, un oreiller, ainsi qu’un masque supplémentaire et du désinfectant pour les mains. La couverture et l’oreiller sont confortables, particulièrement appréciés pour ce vol de nuit.
La Restauration
La restauration en classe économique est le point faible de l’expérience Emirates. Le repas servi peu après le décollage consistait en un sandwich non identifiable, accompagné d’eau. Le petit-déjeuner, servi avant l’atterrissage, était légèrement meilleur, composé de haricots, d’œufs, d’une salade de fruits et d’un croissant. Emirates pourrait certainement améliorer ses options de repas en classe économique pour mieux concurrencer ses rivaux du Moyen-Orient.
Le Service
Malgré les contraintes de la classe économique, le service à bord reste de bonne qualité. L’équipage est attentif et efficace, même sur ce vol de nuit où la plupart des passagers dorment. L’expérience de vol en économie reste solide, avec peu de différences notables par rapport aux vols long-courriers pré-pandémie, hormis le port de masques et de gants par le personnel.
Cependant, l’expérience au sol à Dubaï laisse à désirer. L’embarquement pour le vol vers l’Île Maurice était désorganisé, avec des centaines de passagers se bousculant vers la porte d’embarquement sans respect des groupes de priorité. Cela a créé des difficultés pour les familles avec enfants et les passagers seniors qui n’ont pas pu bénéficier d’un pré-embarquement.
Réflexions Finales
Ce voyage de New York à l’Île Maurice via Dubaï avec Emirates offre un contraste saisissant entre le luxe ultime de la première classe et l’expérience plus modeste de la classe économique.
La première classe d’Emirates sur l’A380, bien qu’elle commence à dater, reste l’un des meilleurs produits dans les airs. L’expérience de bout en bout, du décollage à l’atterrissage, est presque parfaite. La suite spacieuse, les équipements luxueux, la gastronomie raffinée et le service attentionné créent une expérience de vol incomparable. Les points forts comme la douche à bord et le bar de l’A380 ajoutent une touche de magie à l’expérience.
En revanche, la classe économique, bien que confortable, ne se démarque pas particulièrement de ses concurrents. Les sièges sont spacieux et le système de divertissement est excellent, mais la restauration laisse à désirer. Le service à bord reste de bonne qualité, mais l’expérience au sol, particulièrement à Dubaï, pourrait être améliorée.
Emirates pourrait améliorer son expérience au sol à Dubaï, un aéroport très fréquenté. L’organisation de l’embarquement et la gestion des files d’attente pour la vérification des documents pourraient être optimisées pour réduire le stress des passagers. De plus, une amélioration des repas en classe économique permettrait à Emirates de mieux rivaliser avec Qatar Airways et Etihad Airways.
Malgré ces points d’amélioration, Emirates reste une compagnie de premier plan offrant une expérience de vol de qualité, que ce soit en première classe ou en économie. La première classe d’Emirates sur l’A380 est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie pour les amateurs de voyage luxueux. Quant à la classe économique, bien qu’elle ne soit pas exceptionnelle, elle offre un confort suffisant pour les vols long-courriers.
En fin de compte, ce voyage illustre parfaitement la dualité de l’expérience de vol moderne : d’un côté, un luxe presque inimaginable, et de l’autre, l’efficacité pragmatique du transport de masse. Que l’on voyage en première classe ou en économie, Emirates s’efforce de fournir une expérience de qualité, même si le contraste entre les deux est parfois saisissant.
Pour les voyageurs fortunés ou ceux qui ont accumulé suffisamment de miles, la première classe d’Emirates offre une expérience inoubliable. Pour la majorité des passagers voyageant en classe économique, Emirates offre un service fiable et confortable, même s’il y a encore place à l’amélioration, notamment en termes de restauration et d’expérience au sol.
Ce voyage rappelle que, malgré les progrès technologiques et les améliorations constantes dans l’industrie du transport aérien, l’expérience de vol reste profondément influencée par la classe de voyage choisie. Cependant, quelle que soit la classe, le miracle de pouvoir traverser des continents en quelques heures reste une source d’émerveillement.